16.11.24—16.11.24 — 02:00—10:00
Lieu: argos

Forum public sur les pratiques archivistiques: ‘Filling the Gaps #0'

conversation
graphic design by Circlar

Tabula Rasa se déploie en trois parties, trois Arkanas, représentées chacune par une carte de tarot. La deuxième Arkana est sous l'influence de La Grande Prêtresse, qui symbolise la connaissance cachée. Cette carte nous guide dans l'exploration et la révélation des archives (non) conservées. La Grande Prêtresse puise sa sagesse dans les réflexions intérieures et les royaumes invisibles pour dévoiler des vérités cachées.

Avec le forum public Filling the Gaps #0, argos lance une exploration essentielle des pratiques archivistiques et des dynamiques qui les façonnent. En examinant la notion de « lacunes » dans les archives, en observant les artistes et œuvres d’art mis en lumière ou exclus, éclipsés et oubliés, nous visons à découvrir de nouvelles façons de comprendre la mémoire et l'identité culturelles. Sept intervenants invités nous encouragent à considérer ces lacunes comme des espaces de perspectives nouvelles et d'histoires inédites. Une projection spéciale de films, organisée par les intervenants, clôturera la journée.

Avec Ernst van Alphen (éditeur de Productive Archiving), Geerd De Ceulaerde (Université d'Anvers), Mariya Nikiforova (Light Cone, Paris), Joachim Ben Yakoub & Mustapha Bentaleb (www.firstwaves.be), Charbel Alkhoury (Arab Image Foundation, collectif Tashattot), Charlotte Procter (LUX, Londres).

Programme

13:30 - accueil
14:00 - forum public avec Ernst van Alphen et Geerd De Ceulaerde
15:00 - pause
15:15 - conversations avec Mariya Nikforova, Charbel Alkhoury, Joachim Ben Yakoub, Mustapha Bentaleb, Charlotte Procter
18:00 - pause
19:00 - projection

À propos des participants

Ernst van Alphen est analyste culturel et professeur émérite en études littéraires à l'Université de Leiden. Il est éditeur de Productive Archiving: Artistic Strategies, Future Memories, and Fluid Identities. Ses principaux domaines de recherche incluent les études visuelles et culturelles, les études sur l'Holocauste et les études de genre. Il a également beaucoup écrit sur l'art et la littérature modernes et contemporains.

Ernst van Alphen nous proposera une synthèse des points qu’il développe dans l’introduction de l’ouvrage Productive Archiving: Artistic Strategies, Future Memories & Fluid Identities. Son intervention portera sur des questions souvent ignorées par les institutions détenant des archives : l’inclusion ou l’exclusion, la perte d’individualité dans l’archive, le risque d’homogénéisation et la menace potentielle de l’archivage comme forme d’assignation identitaire dans des catégories restreintes.

Geerd De Ceulaerde est, depuis 2014, archiviste en chef des archives de la ville de Herentals, qu’il a progressivement transformées en une institution proactive et orientée vers la société. En 2022, ses expériences face aux défis paradigmatique et pratique l’ont conduit à entreprendre une recherche doctorale à l’Université d’Anvers, adoptant une perspective critique sur le patrimoine pour étudier le rôle des archives dans la société et le champ plus large du patrimoine. Il partage depuis son temps entre son rôle de chercheur à l’Université d’Anvers et celui de praticien.

Geerd De Ceulaerde mène une recherche approfondie à long terme sur les moyens de questionner les discours archivistiques « autorisés ». Comment une organisation archivistique peut-elle sortir de sa zone de confort et se remettre en question ? Nous lui avons demandé de partager son expérience et quelques-unes des perspectives issues de sa recherche.

Mariya Nikiforova est programmatrice de films, réalisatrice et chercheuse. Après des études au Emerson College à Boston, elle a obtenu un master à l’Université Sorbonne-Nouvelle (Paris) en 2016, avec un projet de recherche sur les laboratoires cinématographiques photochimiques autogérés. Elle est membre du laboratoire Navire Argo (L’Abominable), où elle a réalisé plusieurs courts-métrages. Depuis 2018, elle est également responsable de collection chez Light Cone (Paris), une organisation dédiée à la distribution de cinéma expérimental.

La collection de Light Cone comprend environ 6.000 films réalisés par plus de 800 cinéastes. Beaucoup de ces films sont régulièrement loués à des cinémas, festivals, musées et universités, circulant à l’échelle mondiale. Cependant, certains films restent rarement projetés, et donc largement inconnus des programmateurs et du public. Mariya Nikiforova nous parlera d’un projet qu’elle a mené pour redonner vie à ces films oubliés.

Joachim Ben Yakoub est travailleur culturel, écrivain et enseignant, parfois curateur et dramaturge, travaillant à la frontière de différentes écoles d’art et institutions. Il opère dans The Kitchen, un espace d’étude collective à Bruxelles, et fait partie du Collectif Mémoire & Histoire. Il facilite des recherches à l’ERG (École de Recherche Graphique) à Bruxelles et est affilié à SLARG, un groupe de recherche à Sint Lucas School of Arts à Anvers, où il enseigne également.

Mustapha Bentaleb est ingénieur électricien de formation et militant communautaire de longue date. Il a collaboré avec de nombreuses organisations civiques et a souvent travaillé avec des associations de la première génération de travailleurs marocains à Bruxelles. Il a contribué à la fondation du centre culturel Espace Magh dédié au Maghreb et du Centre d’Archives et de Recherche sur l’Histoire de l’Immigration Maghrébine et Arabe (CARHIMA). Plus récemment, il a initié l’exposition Complément d'histoire et le collectif Mémoire & Histoire, en sauvegardant méticuleusement la mémoire militante maghrébine à Bruxelles.

Joachim Ben Yakoub et Mustapha Bentaleb présentent First Waves, une plateforme ouverte collaborative dédiée à la restitution mémorielle des diasporas maghrébines et noires en Belgique. Des témoignages enregistrés, des archives et des récits oraux refont surface grâce aux efforts de plusieurs collectifs et dressent un tableau clair des premières vagues de dissidence en Belgique.

Charbel Alkhoury, artiste et praticien culturel né à Beyrouth et actuellement basé à Bruxelles, explore à travers ses projets les interactions complexes entre mémoire, identité et transformation urbaine. Avec une formation en photographie et multimédias, ainsi qu’un master en arts plastiques, il examine les narrations multiples des villes, particulièrement Beyrouth, où le passé et le présent se croisent. Son travail, souvent exprimé à travers des installations photo et vidéo, pousse à réfléchir à l’impact de l’histoire, des bouleversements et des déplacements sur les paysages physiques et les psychés personnelles.

Charbel présentera les archives de la Fondation Arabe pour l’Image, où il a travaillé pendant quatre ans, partageant des perspectives sur ses pratiques, fonctions et approche pour préserver le patrimoine culturel au milieu des troubles politiques au Liban. Il mettra également en avant certains de ses projets personnels et récents en matière d’archives, soulignant comment son travail à la Fondation a influencé sa pratique artistique.

Charlotte Procter est archiviste et curatrice, directrice de la Collection & Archive chez LUX et membre du groupe de travail Cinenova – un collectif bénévole dédié à la préservation et à la promotion de l’archive féministe de films et vidéos, Cinenova. Elle a collaboré à des projets de recherche, de conservation et de commissariat internationaux et continue de s’engager dans un travail collectif qui met en avant et interroge l’historicisation et la distribution des médias radicaux. Elle explore notamment comment ces médias peuvent être intégrés dans des contextes contemporains pour interroger des structures de pouvoir, tout en célébrant les récits féministes et les pratiques artistiques radicales.

Charlotte Procter abordera son travail avec plusieurs collections, mettant en lumière les lacunes et explorant de nouveaux contextes à travers des dialogues avec des artistes contemporains ou des liens avec des communautés locales et des luttes politiques. Un projet notable a été développé par LUX en 2019 en collaboration avec le London Community Video Archive (LCVA), une organisation fondée en 2016 pour préserver et partager les vidéos communautaires des années 1970 et 1980 à Londres et dans le sud-est de l’Angleterre. Grâce à cette collaboration, LUX et le LCVA ont présenté des vidéos issues des archives, sélectionnées par des groupes communautaires et militants locaux.

programme

13:30 ouverture des portes

14:00 forum public

19:00 projections de films